HILDA
Que dire de Normand…
Normand a été pour moi bien plus qu’un frère. Il a été un père, un mentor, un guide. Je ne saurais même plus compter les heures que j’ai passées assis à l’arrière de ses voitures : sa fameuse Festiva, son vieux Ford Escort, ou même son Maverick brun encore plus antique.
À partir de mes 11 ans, ma vie a pris une autre direction grâce à lui. C’est lui qui m’a montré comment peinturer des murs , je me considère d’ailleurs comme un vrai pro depuis ce temps-là. C’est lui qui m’a appris à me coiffer, à mettre une ceinture du bon bord, et surtout… comment parler à une fille. J’ai reçu une éducation hors pair, digne d’un père ou d’un grand frère toujours là pour moi.
Et quelle époque ! Il faut dire que le charme de Normand faisait des ravages… même sur une de mes professeures au secondaire mais chuuutt, ça reste entre nous. Je me souviens encore de l’appeler pour lui demander conseil… Eh oui, j’avais déjà un téléphone cellulaire à 16 ans, à son nom certe pour 50$ par mois! Pas grave, après 18h jusqu’à 6h du matin, j’étais le roi des ondes sur mon vieux Motorola à flip.
Je me rappelle aussi que, dès mes 11 ans, grâce à lui, j’ai eu mon premier job dans la restauration, là où lui-même travaillait comme livreur de pizza. De 11 à 16 ans, j’ai travailler chez Raphaël Pizzeria, Miss Italia, Adamo et plusieurs autres. Normand a toujours été là, jour après jour.
Normand, c’était aussi un gars qui ne dormait jamais, ou du moins, il aimait que personne d’autre ne dorme non plus ! "Le temps passe et ne revient jamais", qu’il me disait. Alors debout Hugo, on a des choses à faire ! Une journée typique avec lui, c’était laver sa voiture, aller travailler, et finir la nuit dans un club sur le bord de Notre-Dame à Montréal même si j'étais mineur pas grave dans ce temps là… Un endroit qui n’existe plus aujourd’hui, inutile de chercher.
Dans ma jeunesse, ma "mère", c’était Nathalie. Pendant longtemps, j’ai même cru que je n’avais aucun lien de sang avec les Brouillette… jusqu’à ce qu’Ancestry me prouve le contraire. Nathalie me trimballait partout, et quand je dis partout, c’est partout. J’ai aussi vécu une partie de ce temps-là avec Serge, puisqu’il habitait avec Nathalie à l’époque.
Serge… le Robin des Bois des temps modernes. Beau, riche, toujours entouré des plus belles femmes. Tout le monde voulait être comme lui.
Et comment oublier Yves ! Je gardais Jimmy à Charlemagne, 50 $ la nuit, le frigo rempli à craquer, du chocolat à volonté… Là où les autres voulais rester dans du taille petit, Yves avait une vraie armoire d’épicerie. Il cuisinait aussi, et je me souviens encore des lunchs que je me tapais… c’était en 1989, 1990, peut-être 1991.
Alors oui… Nathalie, ma "mère de cœur", Serge le Robin des Bois, Normand le père et instructeur en chef, Yves avec ses 50 $ et son frigo plein… et Luc… ah, Luc, ça, je garde ça pour un souper de Noël. Comme on dit une famille c'est ça.
Hugo Lima Brouillette , le 16 mai 2025